lundi 28 janvier 2008

Gazette de Paris #8

Le romantisme, c’est cool
(photos : Saloparty au Bottleshop)





J’essaie, au quotidien, de repérer les petites choses qui font que, pour moi, la vie vaut d’être vécue. Quand un garçon du passé arrive en bas de l’immeuble juste pour m’ouvrir la porte alors que je ne me souviens plus du code et repart sans dire un mot, je me dis qu’il a été ma petite étoile filante dans la nuit. Quand Roméo se pointe plus tard à la soirée au bras de sa maîtresse (et qu’elle ne s’appelle pas Juliette), je me dis que c’est juste un con de mec comme les autres … Et que, décidemment, je ne quitterai jamais ma petite bouteille d’acide à brûler les yeux des hommes menteurs, parce qu’en plus d’être romantique, j’aime le tragique.
La soirée suit son cours, imbibée de vodka jusqu’au bout de mon vernis rouge Yves St Laurent, je crois trouver la solution et je ris : embrasse les tous, Dieu reconnaîtra les chiens. Sur ce, un des seuls mecs au monde qui ne me fera jamais de mal (même si des fois, il se fout de ma gueule quand il me dit au téléphone que je suis belle aujourd’hui, on a qu’à l’appeler Jean-Pierre, comme ça personne ne le reconnaîtra) me dit que j’assure comme meufe, que j’aurais même pu être Blondie, si je n’avais pas été roussie… il a beaucoup ri.
Cette semaine, j’ai pris conscience que ma vie, en plus d’être une grosse beuverie, pouvait aussi éventuellement être une étude sociologique et ludique intéressante. Mon terrain d’action est aussi large que les bars parisiens nombreux, la question de la semaine, elle, a provoqué les passions et aussi des “pfffff” de désolation comme si j’étais restée bloquée au XIXème siècle. C’est vrai que je me ferais bien un petit retour vers le futur. Je choisirais une époque où on glisse des petits mots au fond des poches, où on ne drague pas sur facebook.
Pour vous les mecs, c’est quoi le romantisme ? Le Bottle Shop s’est avéré plutôt instructif. Fanzie, ou le catcheur masqué, me dit que le romantisme, c’est savoir être cool. Il se reconnaîtra peut-être, j’espère que sa copine, non, surtout quand il me dit que le top de l’exaltation c’est de faire des saucisses au barbecue. Un de mes sujets d’étude préférés, me dit que ce qui importe, c’est d’être amoureux :
- L’autre jour, je suis allé en Espagne, je suis tombé amoureux d’une hôtesse de l’air.
- Et so what ?
- Je suis pressé de reprendre l’avion.
Il finira par me dire que, de toute façon, aujourd’hui, tout est low cost, même les meufs. J’en déduis qu’un nouveau mode d’évaluation s’est institué, et j’imagine une conversation entre deux copains accoudés au comptoir, au hasard, de "Chez Jeannette" :
- Qu’est-ce que tu penses de cette fille ?
- Laisse tomber mec, elle n’est même pas digne d’un easy jet…
Parfois, la question n’a même pas besoin d’être pausée, il suffit de lancer une affirmation ouverte et de voir ce qui se passe :
Moi : Ce n’est pas parce qu’on a qu’une vie qu’il faut baiser tout le monde…
Le romantique : je pense que tu vas trouver l’âme soeur.
Le moins romantique : moi, je pense qu’il faut niquer la petite brune, elle ne peut pas être mieux baisée que par nous trois.
En ce moment, je n’ai pas très faim, ma vie est un fast food, je me contenterai des chicken nuggets…

dimanche 20 janvier 2008

Gazette de Paris #7


Les mecs bandent plus à Beyrouth ?

-“Les garçons ne bandent pas” me dit Petra.
-Il s’appelle comment ? (Je lui pose la question plus par curiosité que par peur de me faire avoir).
-Je ne sais pas.
On en est là. Franchement, je ne vois vraiment pas pourquoi je mettrais le nez dehors. J’ai tellement pas de bol en ce moment, je préfère rester chez moi. Rien de grave, mais quand ça devient systématique, c’est pénible… se cogner le petit doigt de pied de manière multi-quotidienne, voir le métro partir à chaque fois que j’arrive sur le quai. Quand le kit kat tant désiré reste coincé dans le distributeur automatique de merde, que mon sac monoprix (dont la solidité a dû être testée une douzaine de millions de fois) craque sous le poids de ma brique de lait, dans ces moments là, j’ai vraiment l’impression que quelqu’un m’en veut. Le pire étant que je ne crois pas en Dieu, et que je suis bien obligée de me dire que je suis vraiment trop tarte. Mon seul exploit est de decider de la pluie et du beau temps. Quand je prends mon parapluie, il ne pleut pas, vous imaginez bien que le contraire est vrai aussi…Et quand le mauvais oeil me souffle de m’amuser, c’est evidemment la veille de la photo de classe. C’est gagné, le Celsa se souviendra longtemps de cette future journaliste au teint blanchâtre, selon les archives, le photographe aurait même envisagé de faire la balance des blancs sur son visage cerné. J’ai l’air d’avoir mal, jusqu’au bout de la frange. Alors, il ne manquerait plus que les mecs ne bandent pas.
-Ne vous focalisez pas sur l’audience de la presse.
Sans aucun problème, je pensais justement à autre chose. Vous bandez, vous, Monsieur ? Et à votre avis, ce soir, je vais au Point Ephémère ou Chez Jeannette …?
-En guise de prolégomènes…
-De quoi ?
-D’introduction !
Haaa ! Il est drôle ce prof, mais un peu naïf. Il éteint la lumière. Très mauvaise idée quand il est 14h30 (l’heure de la sieste) et que le rétroprojecteur affiche des choses telles que “Comment connaître un magazine, l’intérêt économique des études collectives”. Je n’ai jamais pu m’empêcher de dormir après le repas, même après un régime gueule de bois très étudié : un minute maid fruits de la passion enrichi en vitamine C, plus un smoothy orange/banane/ananas, garanti 100% fruits. À cette heure là, l’intégralité de mon sang quitte mon cerveau et mes paupières comme aspiré par mon estomac.
-Comment on dit “jambe” en espagnol (ma voisine de 12 ans et demi doit être en train de préparer son exposé).
-Las gambas.
Je ne me réveille pas, mais mes lèvres ont dû esquisser un sourire, je suis bercée par la poésie de la langue, et dans mes rêves, je crois que je suis en train d’expliquer que je parle espagnol comme une grosse paella.
Mais c’est aussi à ce moment-là que je me dis qu’il serait sans doute beaucoup moins difficile de me faire comprendre à Barcelone (una vodka con lemon) qu’au Proche Orient. Je me rends compte, par la même occasion, que c’est lors de ces journées particulièrement difficiles pour mon os frontal, que je fais des choses un peu fofolles. Rassurez-vous, je n’ai pas décidé de partir en Irak, comme mon papou d’amour décomposé l'a cru dans un premier temps. Je pars juste au Liban. J’ai sauté sur le stage de deux mois à RFI, mais je pars surtout dans l’espoir de devenir une otage célèbre (et qu’on ne me gonfle plus avec noël les six prochaines années. Quelle veinarde cette Ingrid Bétancourt). J’ai mis toutes les chances de mon côté, je pars avec le baroudeur de service, il est grand, blond aux yeux bleus et s’appelle Samuel. Avec ça, si on nous prend pas pour des espions russes, (et juifs)… Lui, n’a pas l’air particulièrement inquiet, il me dit même que, là-bas, la chirurgie esthétique ça coûte que dalle, que je pourrais me faire refaire la poitrine sans aucun problème.
Pour l’instant, mes pensées ne sont pas très journalistiques (vous m’aviez peut-être déjà grillé sur ce coup-là), anyway, je me vois déjà me rouler dans des kilomètres de tissu d’une beauté toute orientale et me bâfrer de gâteaux au miel et aux pistaches. Je vais pouvoir m’abreuver de rhum-mecca cola et devenir enfin une terre sainte grâce à ce qu’on appellerait un “Beyrouth libre” (si c’est dégueu, je file à Cuba, c’est évident). Le challenge ne me paraît pas tellement différent à Paris : éviter le martyre qui se vautre dans le bloody merry. Il faut que je me mette sérieusement à la préparation de ce voyage, une de mes priorités étant d’envoyer une jolie photo de moi à toutes les agences de presse (je vais peut-être attendre d’avoir posé nu pour Playboy), les photos des otages sont en général tellement dégueulasses…
Allez, viens Petra, allons manger des falafels et voir si les mecs bandent plus à Beyrouth.

jeudi 17 janvier 2008

Gazette de Paris #6

Tu me fuis, je te fuis

“Le mariage était le seul antidote durable à la psychologie. Après toutes ces années de psychologie, après ces années où –pour le dire vite- son activité la plus personnalisée était d’attendre les coups de fil de garçons qui n’appelaient jamais, et parallèlement d’attirer quantité de barjots, après ces années consternantes, elle prit des cours d’un art martial ultraviolent, un mélange de boxe thaïe et de lutte géorgienne. Elle appris à tuer du revers de la main, acheva son analyse, eut quelques amants agréables et rencontra Diego au comptoir d’un bistrot”. Ça, c’est la vie de l’héroïne d’un roman de Marie Darrieussecq, moi, je ne me marie pas. Je vais à la Java le samedi soir, me demander ce que je fous entourée de fluokids de 17 ans et demi tout en me disant qu’il y a un problème de coordination, je lis “Confession d’une groupie” (j’ai encore beaucoup à apprendre de Pamela Des Barres. Quoi que… Vous croyez qu’un jour je raconterai dans un livre qu’à 17 ans et demi, je rentrais avec le batteur de Prefab Sprout, complètement défoncée, dans un quartier de Londres que je ne saurais jamais retrouver…?) et sinon, je fais du yoga. Je suis plutôt soft vous en conviendrez, ce n’est pas le bikram qui va vous tuer les mecs. Vous avez de la chance, je me suis un peu calmée. Je ne vous en veux plus d’exister, je ne vous souhaite même plus une mort violente suivie d’une ablation des parties intimes (ou l’inverse), en tout cas plus pour des erreurs que vous n’auriez pas commises… (progrès considérables, dont je ne suis pas peu fière). Mais vous emballez pas, je peux très bien me mettre à la boxe française pour botter le cul des vrais mauvais, ceux qui méritent toujours une vengeance proportionnelle à leur connerie. Je ne parle pas de coeurs brisés (je mets un “s” parce que j’ai plusieurs coeurs), le plus souvent j’ai affaire à des chagrins d’amour-propre, pas de sang, pas de drame, juste mon ego enfermé dans une petite boîte qu’on secoue très fort et qu’on écrase sous son talon. Mais pourquoi suis-je perpétuellement attirée par l’archétype du mec qui se la pète. En plus il est intelligent, il m’emmène au cinéma pour me faire croire qu’il est apparu dans ma vie pour cultiver mon sens critique et partager avec moi son goût pour la cinématographie, ce qui me laisse à penser qu’il ne me baise pas que pour mon cul, mais malgré tout… si. L’erreur est humaine (et parfois bien agréable). Mais en ce moment, baiser est un gros mot, fuckfriend est à la mode, ça me déprime. Qu’est-ce que vous allez faire de moi ? Enfin, vous en avez sans doute un peu rien à foutre, mais moi, quand même, ça m’intrigue… Célia me dit d’arrêter “Chez Jeannette” et de m’inscrire au Rotary Club, très drôle. Non, mon hygiène de vie consistera à suivre à la lettre :
1. mon horoscope facebook : You will have to pass up an opportunity you were excited about, but in the end it will be better for you (j’ai du mal à comprendre comment facebook peut être tellement en phase avec ma vie).
2. ma nouvelle règle d’or : J’te plais, je trouve ça cool, j’suis pas amoureuse, j’te laisse. Tu me plais, je trouve ça cool, mais tu me fais peur, j’te laisse. C’est décidé, j’arrête le “tu me fuis, je te suis…”, ça ne me fait plus rire. Pour résumer, je fuis, un peu, et surtout, dans tous les cas, et plutôt que les mecs, je suis mes intuitions. Il n’y a pas si longtemps, je marchais et je me suis demandé si je pouvais lui faire confiance, et là, j’ai trébuché et j’ai su. Comme quoi, se faire un bon croche-patte vaut toutes les madames soleil du monde.

vendredi 11 janvier 2008

Gazette de Paris #4

Y’a pas Yoga.

Ça y est, j’ai plus envie de grandir, on arrête tout, je préfère rester larvée dans mon cocon. Mon école se met au goût du jour et propose un nouvel enseignement : “Piges et Pigistes” ou encore, “La pige c’est top cool”, “je t’apprends à galérer rationnellement”. Ce matin, j’étais déjà pas d’excellente humeur, mais la question “tu connais l’ANPE des journalistes” m’a définitivement achevé. On nous a appris à faire une carte de visite. J’hésite entre une version sobre : Justine Gourichon, journaliste/pigiste, ou une alternative : Justine Kennedy, streapteaseuse, avec du boa rose autour…
Mais on me rassure, ce sera sexy.
-Y’a pas de problème, tu peux très bien bosser pour France Bleu à Strasbourg et piger pour Les Nouvelles d’Alsace.
Je pensais pas vraiment à ça… alors ouais, je veux bien continuer à faire des exposés d’espagnol toute ma vie comme si j’avais 12 ans et demi.
La bonne nouvelle de ce début d’année, c’est le Bikram. Activité qui me permet de ne penser à rien, c’est un peu comme la piscine quand on se plonge la tête dans l’eau pour ne plus rien entendre, sauf que ça pu pas le clore mais les pieds… Ainsi, je ne pense pas à ma famille qui s’éparpille en petits morceaux, ni à : est-ce que, moi aussi, quand je serai grande, je ne parlerai plus à mes cinq soeurs ? Je pensais qu’il n’y avait que la mort qui nous séparait au final, mais non, y’a aussi la connerie.
-Respirez par le nez profondément.
-Oui, très bonne idée.
Je fixe un point dans le miroir, j’élimine les toxines. La toxine boulot, la toxine connard de prince charmant qu’est encore en retard. Je crois entendre le prof de sport me glisser à l’oreille :
-Justine, y’a plus de cheval blanc, aujourd’hui, c’est le vélib’, tu le prends, tu le reposes, tu poke et superpoke, tu targettise ou tu block.
Et moi de hurler, mais il est où l’amour courtois ? Mais non, j’inspire pas le nez, j’expire par le nez, je CANALISE.
Je ne pense qu’à l’effort qu’il faut que je fasse pour ne pas hurler de douleur,
mes petits muscles atrophiés ne faisant pas franchement les malins. Mais là, aujourd’hui, y’a pas yoga, je mange mes doigts, un par un.
J’ai envie de ne rien faire, à part, lire, écrire, écouter de la musique et regarder le dernier épisode de Desperate Housewives. J’opte pour la dernière solution, je pleurs et je préfère me dire que c’est parce que Lynette Scavo a retrouvé ses enfants après l’ouragan et que c’est trop émouvantif (désolée pour ceux qui n’avaient pas vu l’épisode).
-Est-ce que tu crois que c’est comme ça qu’on prépare son futur ?
-Ben… moyen…
C’est vrai que musicienne, c’est mort, j’ai bien pianoté un peu sur un clavier étant jeune, mais je me suis rendue compte que j’étais vachement plus douée pour me taper le pianiste (ou autre batteur et guitariste), lectrice ça me paraît un peu bizarre comme métier, après il reste écrivain (mais vous serez pas dans la merde quand j’écrirai une gazette de 200 pages), solution de la dernière chance, je me glisse dans la peau de Bree Van der Camp.
Quand je serai grande, je serai donc, actrice.

mardi 8 janvier 2008

Gazette de Paris #3

La chenille et le papillon

http://a-dream-like-this.blogspot.com/search?updated-max=2008-03-12T13%3A11%3A00-07%3A00&max-results=7

J-5 (mois). Pour l’instant, je ne suis qu’un petit papillon, mais il paraît que dans quelques mois, je serai une vraie adulte. Vous voulez dire quelqu’un qui va devoir gagner sa vie toute seule ? Sans déconner… pour l’instant, elle papillonne, elle se fait offrir des chaussures et son papa lui paie ses cours de yoga. Sauf que ça sent pas franchement les fleurs, et que ça pu un peu le travail que je vais mettre 15 ans à avoir, allez, je me donne 10 ans de papillonnage précaire. Pour le moment, que fait le petit insecte débutant? À part jouer à la Wii à la rédaction de la culture, service endormi les lendemains de réveillon, l’année dernière ils devaient être euphoriques, James Brown est mort, cette année c’était plutôt calme… Deux interview, un reportage, un bilan pas franchement terrifique en cette semaine d’engourdissement, je tente donc de montrer qu’en plus d’une meuf qui boit, qui joue à la Wii quand elle a trop bu, qui propose des sujets (que tout le monde la regarde du coin de l’oeil en se disant c’est quoi ça: “c’est bien ce groupe, mais y’a pas d’actu”, et pas d’actu, pas d’info, juste des concerts, aux chiottes les Kid Bombardos…), je peux aussi être journaliste. Ouais, ouais, ouais… Au moment où je me demande comment sauver ma carrière et où j’envisage de retourner définitivement à l’état de chenille, une jeune fille rentre dans le bureau. Quelques secondes plus tard, c’est la célébrité la plus totale: “C’est toi dans la vidéo de Lcd Soundsystem !?” (se faire chier à passer le concours du Celsa alors qu’il suffisait de se trémousser sur un roof top à New York). Là c’est l’ovation, je lance des baisers à la foule en délire et à Eva Bettan, enfin, non, elle ne devait pas être là, je crois qu’elle est arrivée quand je disais que James Murphy ne se souvenait sûrement pas de moi, trop soul, mais que moi non plus, trop soule... oups, je l’avais pas vu… Et voilà, en une demi seconde, je redeviens la fille qui a trop bu. J’ai hésité à dire à ma sauveuse qu’elle pouvait aussi me voir dans un autre clip, mais je me suis ravisée à temps, Be root n’a pas vraiment besoin de publicité sur le service public, moi si, mais ça serait aussi bien que ça reste journalistique… J’ai pas dit, non plus, que j’étais sur la vidéo de Lcd parce que j’avais fricoté avec un mec de DFA (et son stagiaire). Un peu plus tard, ils ont reçu en rigolant le disque de James Deano, là encore j’ai préféré me taire. Le petit papillon va-t-il réussir à sauver sa carrière, la chenille va-t-elle encore longtemps lui coller au cul …

mercredi 2 janvier 2008

Gazette de Paris #2

Unité de lieu, de temps et de personne…

Le 1er jour de l’année faut un peu ménager les gens, elle, je la connais pas, elle joue à la Wii dans le bureau du service culture (à 2 mètres de mon siège) et sa musique m’emmerde, peut-être je suis jalouse, mais je crois pas… J’essayais jusque-là d’écouter une musique douce à mes oreilles qui me permettait de lire mes mails en même temps, pas facile un jour de gueule de bois. Flash back : Dernier jour de l’année 2007. Le clochard affilié à la maison de la radio voulait m’inviter à boire du champagne au coin de sa tente Lafuma, j’ai refusé, il a essayé de se la jouer horoscope du Parisien qui veut que je me suicide : « vous, les journalistes, vous serez toujours célibataires dans votre cœur », j’imagine la suite, Forme : « vous pendez au bout d’une corde ». Let Motive de la semaine : être au bon endroit au bon moment, ne pas se désunir. En passant à côté du clochard, manifestement, je n’étais pas au bon endroit. Et la jeune fille que j’ai failli insulter, pour cause de tapage du 1er janvier, a en fait l’air d’être une journaliste fort respectable, c’était juste pas le bon moment… Ce stage à France Inter m’aura donc appris au moins une chose : le bon endroit, le bon moment, et savoir partir à temps, voire savoir se rendre invisible quand la proposition d’un sujet sur le bilan des cadeaux de noël va vous tomber sur le coin de la gueule, enfin du micro. Mais vu que je ne suis pas Hiro Nakamura, je tourne simplement la tête de l’autre côté après avoir rigolé comme s’il s’agissait d’une blague. J’ai des doutes sur le fait que la rédaction m’embauche un jour… d’autant plus que j’ai oublié le début de ce blog sur le bureau de l’ordinateur d’un de mes collègues… Du coup, je me suis dit : « fuck », je suis partie dans le 6ème, ambiance hôtel particulier, retrouver d’autres clochards faisant la queue pour le champagne populaire en alternant avec un concours de lancé d’huîtres. J’ai fait comme les garçons, j’ai piqué une robe qui brille à Sigrid, histoire que ce soit fête. Le rouge ne me va pas particulièrement bien mais ça allait parfaitement avec les framboises qui avaient décoloré dans mon verre de champe, c’était bat’ (et là par exemple, je ne suis même pas à la bonne époque. Qui me parle ?)

mardi 1 janvier 2008

Gazette du 1er Janvier

La déprime du 1er janvier

Tout est gris, ma tête, le ciel, mon pull. Je ne m'étais jamais rendu compte du bruit que faisaient les rues un matin de nouvelle année, ça fait rien du tout comme bruit. Y'a personne, enfin pas tout à fait, y'a quand même un groupe d'Allemands qui se sont levés pour aller au Trocadéro, et apparemment ils ont perdu leur guide, d'abord parce qu'ils se sont arrêtés à la station Passy, Trocadéro c'était celle d'avant, mais aussi parce qu'ils bouchent la sortie du métro le nez écrasé sur une carte et m'empêchent d'avancer, et ça c'est mal. J'arrive à 10h30, péniblement, mais heureuse de ne plus être seule dans mon lit. Ma collègue n'a pas allumé la lumière du bureau, peut-être soucieuse de ne pas mettre en valeur mon teint blafard. J'espère que ce n'est pas une allégorie de ma future carrière. Finalement, on décide de mettre un peu de joie dans ce monde endormi la tête qui bave sur l'oreiller, les traces du drap sur la joue. Elle me propose Hocus Pocus, je dégote rapidement une compile des Inrocks, « le New York d'Andy Warhol », ça commence par Patty Smith, je suis réconciliée, tout court. Je bois pas de café, parce que ça va me filer la gerbe, mais je vais quand même lire le journal, y'a Sarkozy en première page, ça va me filer la gerbe. Les journaux mentent de toute façon, je ne sais pas du tout pourquoi je veux participer à leur élaboration, Capricorne : « L'harmonie régnera en famille (mon cul). Vous serez très compréhensif envers vos proches (peuvent toujours rêver). Et le pompon sur le gâteau, Forme : excellente (ha ha). Je me demande ce que je vais faire quand je serai grande… Météo, horoscope, tiercé, la Française des jeux… ça m'amène à une autre question : Qu'est-ce que je vais bien pouvoir faire cette année… ? Fumer en cachette dans les chiottes des bars, grossir, continuer mon sport quotidien (vélib' entre 3h et 3h15 du matin, 3h30 si je tombe, de chez Jeannette à chez moi. Ou je me trouve un mec qui a une moto, ouais ça c'est une putain de résolution, pas tant le mec que la moto). J'ai lu le Parisien, Libération, je cherche des idées de sujets, mais c'est pas ces glandus de la Mairie de Paris qui répondraient au téléphone… Heureusement il est 12h00, à Radio France, ce qui me fait rêver, c'est la cafèt., meilleur moment de la journée d'une manière générale, mais en plus là c'est top…