lundi 31 mars 2008

Gazette de Paris #17

Ni oui, ni non

(Corey Arnold, http://a-dream-like-this.blogspot.com/search?updated-max=2008-03-12T13%3A53%3A00-07%3A00&max-results=7)

Comment trouver un semblant de cohérence ?
Puisque moi ce que je préfère, c’est le paradoxe.
Alors oui je crève de faim et manger me donne la nausée, j’écoute la télé les yeux fermés, je dors les yeux ouverts quand je suis épuisée. Je voudrais appeler quelqu’un pour lui expliquer calmement que je ne veux plus le revoir, et vouloir dire exactement l’opposé. ça tombe bien, je n’ai pas ses coordonnées.
J’ai réponse à tout. Ni oui, ni non. Je ne comprends pas tout.
Pourquoi absolument chercher le bonheur ?
Puisque moi ce que j’aime tellement c’est pleurer et renifler.

Grandis Justine s’il te plait. Et bien pas plus tard que je ne sais plus trop quand, j’ai rêvé que mon chat mourrait. Dernier vestige de mon enfance. Pas la maison, ni la chambre, ni les parents ensembles, le chat Pépette est tout ce qui reste. Pauvre petite bête, sur qui retombe la responsabilité de me dire en rêve que ma vie d’adulte a commencé.

Ma vie d’adulte ?
Et les caprices de l’enfance ?
Tout ça ressemble à une grosse panne d’oreiller, j’ai oublié de changer l’heure du réveil, je reste à l’heure d’hiver, celle de l’hibernation et du sommeil. Je reste à l’heure de la petite enfance où tous les jours de la semaine ressemblent à un jour férié. Le lundi de Pâques est un de mes préférés. Les trottoirs sont vides, et tous les gens qui sont habituellement là exprès, je le sais, pour me bousculer sont ce jour-là trop occupés à manger des petits œufs en famille, sous la grêle, bien fait. Ils ne comprennent pas que les lapins ne sortent pas des chapeaux mais de la poche des garçons. Moi évidemment j’attends qu’il en sorte une sucette en forme de cœur qui ait le goût de l’amour. Pour l’instant, il n’y a que le colorant qui tâche mes lèvres d’enfant.

J’aime les gens, mais pas tout le temps, pas quand ils m’empêchent d’avancer dans les musées et me donnent l’impression d’être à contresens en toute impunité. Cette semaine, à la fondation Cartier, apparemment, ce sont les gens que l’on vient observer. C’est obscène, je ne vois pas grand chose, surtout du beau monde qui se regarde en train de se masturber, et ce couple qui ne fait que s’embrasser, et ceux qui ne font que s’engueuler, placés de manière stratégique, juste devant mon nez. Je croyais être au vernissage de Patti Smith, pas dans une boîte échangiste. Je ne sais pas si je suis frigide ou si tout ça ne me touche pas, pas même du bout des doigts.

Qu’est-ce qui s’est passé depuis l’adolescence ?
Where is John ?
John is in the kitchen, euh no sorry, my mistake, John is up your ass.La vache, les cours d’anglais ont bien changé depuis la 6ème B. Ni maman, ni putain, mais de plus en plus dur d'avoir l'air éffarouché.
Je suis claquée, cliquée, affamée, toutes les ampoules ont pété. Ce serait tellement plus simple s’il suffisait de double cliquer, s’il suffisait d’un contrôle clique droit pour ingurgiter et être rassasié.

Quand j’étais petite, au "ni oui ni non" je répondais systématiquement « bah évidemment ». Mais y’a toujours un jour où on se fait avoir, et ce fût celui où je répondis, très sûre de moi, «bah évidemment que non ». Aujourd’hui, j’aimerais toucher du doigt un semblant de solution.
Enfin, une solution qui se situerait quelque part entre oui et non.

dimanche 23 mars 2008

Gazette de Paris #16

Mange pas tes doigts !

(Alex Prager, http://a-dream-like-this.blogspot.com/)

Je suis dans ma tête, j’y suis plus. Je suis dans ma tête, j’y suis. J’y suis, j’y suis plus. T’es où ? Je sais plus.
Arrêter de se poser des questions. Je rends les armes. Que tout le monde se taise. On fait une pause juste pour cette semaine, parce que j’en peux plus. On fait comme les bébés, on suce son pouce plutôt que de se manger les doigts, plus que deux réponses possibles, oui, non, j’aime, j’aime pas. Je ne pense pas, je ne pense pas, je ne suis pas, vous ne me voyez pas.

Ça c’est un défi ou je ne m’y connais pas. Je ferme les yeux, putain, les parasites sont encore là, mon cerveau est bourré d’interférences… j’ai beau essayer de faire illusion, de me laver avec du bébé Cadum, j’ai du mal à retrouver l’insouciance. J’ai encore rêvé que je faisais du patin à roulettes sur du gravier. Grand, grand moment de solitude, j’ai les genoux tout écorchés.
Bon, mais vous faites quoi vous quand vous ne pensez pas ? Vous profitez de la vie, bah tiens, elle est bien bonne, c’est pas un peu trop facile ça ? Parce que moi j’ai l’impression qu’il y a le narrateur principal et moi, acteur et parfois spectateur, malgré moi. Comme si une histoire parallèle me collait au cul. Forcément, j’y suis plus.

Je pose la tête sur le ventre de ma sœur, la grosse bulle protectrice, le coquillage à travers lequel on écoute la mer. J’y suis, au cœur de la mère, et j’entends celui de l’enfant. Ça fait un bruit sourd et rassurant, ils ont l’air bien tous les deux là-dedans. Et là je me dis que le bébé a quand même la chance improbable de ne pas entendre avec distinction les grosses conneries et la vulgarité dont mes oreilles sont parfois victimes.

L’autre jour à la laverie, cette poufiasse, j’ai failli lui enfourner la tête dans le séchoir électrique. Heureusement, mon esprit divague et je me rappelle les fantasmes de mes copines :
- J’aimerais qu’il me prenne sur la machine à laver, mais je n’ose pas le lui demander.
- Bah moi, c’est pas pratique, on fait la lessive au lavomatique.
Et c’est là que la médiocrité du quotidien peut être améliorée. Quand, un samedi après-midi, vous achetez une machine à laver chez Darty. C’est dans ces moments-là que les options prennent tout leur intérêt, que ce n’est pas le moment de lésiner sur un programme complet : prélavage, essorage, séchage, repassage, mariage. Prenez toute la panoplie.
Je n’écoute pas de la musique pour le plaisir d’entendre inlassablement les trois albums qui tournent en boucle sur mon Mp3. Mes écouteurs sont là en cas d’extrême urgence, d’angoisse de la connasse ou des enfants qui pleurent, pire de la banalité, chose de la vie à laquelle on peut difficilement échapper. « Passe-moi le sel », tout ça, c’est pas pour moi. Vous me direz, on va pas en faire une comédie musicale à chaque fois… bon bah vas-y passe-moi le sel…

Pauvre petite chose. Non, non, ne sors pas. Ne te laisse pas avoir, les bikinis ont remplacé les collants en laine à Monoprix, mais c’est un leurre, il fait encore beaucoup trop froid. Prends exemple sur moi, quand il grêle, je reste chez moi, dans la vie, toujours essayer de profiter d’une accalmie. Petit enfant, tu fais le malin, hein. Quand je serai grand je serai…. Blablabla, si tu crois que c’est aussi fastoche. Tu vas me répondre, c’est celui qui le dit qui y est, et ce serait fort à propos. Que sont devenus mes rêves d’enfants ? Je voulais être bouchère.
1. Ça peut toujours arriver si on me fait trop chier.
2. Dexter n’a qu’à bien se tenir.
3. Y’a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis.

Cette semaine j’ai rencontré un garçon. Hector, un mois et demi. Je le prends dans mes bras. Toi, tu bois encore du petit lait, moi je m’enfile du rouge, du blanc, et une petite liqueur qui fait tout passer, promis, j’essaie de ne pas te laisser tomber. Tu vomis pour un rien, moi, je tiens de mieux en mieux le coup. Enfin, hier soir, il n’aurait pas fallu trop s’amuser à me tapoter sur le dos pour me faire faire mon rot. Tu passes de bras en bras, moi aussi puisque c’est ça. Sauter sur des genoux dans une jouissance ébahie, en grimacer de plaisir, hier, je n’étais qu’un corps entre des bras. On se dit à la prochaine fois, on sait qu’on ne se reverra pas, la question ne se pose même pas. Je ne suis que jouissance, j’avais prévenu, cette semaine, je ne pense pas.

Finalement on est plutôt heureux tous les deux. Moi, j’ai du bleu aux yeux, toi tu arrives à ne pas penser, ne sois pas pressé de voir tes doigts saigner à force de les manger. On va inlassablement te le répéter : mange pas tes doigts ! Ils sont miniatures, minuscules, délicats. Moi je les ai déjà coincés dans plusieurs portes avant de me rendre compte qu’ils pouvaient me servir de petits encas, ça fait mal, mais tout va bien, c’est à croire que j’aime vraiment ça.

lundi 17 mars 2008

Gazette de Paris #15

Un dimanche sous la neige


(Ryan McGinley http://a-dream-like-this.blogspot.com/)

Il faut la réveiller avec beaucoup de précaution. Arrête, elle fait semblant de dormir. Un grand seau d’eau dans sa gueule de vraie pute à fausse frange et le tour est joué. Elle rêve juste éveillée, n’en fais pas trop, elle prend tellement sa vie pour un roman qu’elle en perd le fil dans le métro.
- Le garçon en face s’appellerait Augustin, c’est mon prénom préféré, et quand je ferme les yeux, il me dit…
- Merde, châtelet, c’est mon arrêt !
Pauv’mec. La vie est médiocre, surtout le lundi. Claude François nous l’avait bien dit.
Le premier jour de la semaine a un goût de lait frelaté, aux chiottes mes céréales et mon café. Il y a des moments comme ça, on a l’impression de ne pas avancer. Et peut-être parce que ce n’est pas assez concret, pas assez épais, que tout ça n’a pas assez de relief, que le sentiment est diffus et encore un peu trop léger, que ce serait vraiment trop bête de s’énerver pour rien. Je ne trouve rien de mieux que de partir en reportage sur l’esplanade de la Défense. Un jour de tempête. Là, je le sens bien le vent. Dans mes yeux qui pleurent, mon nez et mon cerveau, je peux enfin trépigner pour de vrai. Je n’espère plus qu’une chose, m’envoler. Dernière solution, des incantations divines pour que Mary Poppins vienne me chercher.
Oui, c’est vrai. J’avais décidé que tout coulerait sur moi, que plus rien ne s’accrocherait aux aspérités de ma peau, mais je m’accroche à vous malgré moi. A des souvenirs de rêves ou de passions auxquels je ne démords pas, qui bien même n’existent pas. Et dans le métro, comme ailleurs, y’a des semaines où les portes ne s’ouvrent pas.
Ce jour-là, le journalisme me fait l’effet d’un départ en rando, très tôt, un dimanche à 7 heures du matin, et que par-dessus le marché, il va neiger. Au début, j’ai pas du tout envie d’affronter la dénivelée. J’ai l’impression qu’il va falloir que je me tape 4807 mètres dans le brouillard en me bouchant le nez. Je considère que je suis déjà bien assez perchée, à la cime de mes rêves et au fin fond de mes oreillers. Je crois entendre papa juste avant qu’on parte se promener, vient ma June, donne-moi la main, le soleil est juste au-dessus des nuages. Dans ma tête la bourrasque de neige, bien sûr. Il me dit ça à chaque fois et je n’y crois pas. Pourtant c’est vrai. C’est après en avoir bien chié dans la montée, que je peux redescendre le vent dans le dos et le soleil dans le nez, en sautillant d’un air satisfait. Pourtant, lundi, y’avait sûrement des sommets plus intéressants que la journée nationale de la fertilité.
Pourquoi elle s’agite comme ça ? Mary Poppins tu crois ? Elle boit une bière au Pop In, t’es sourd ou quoi ? On est sûrement en train de lui expliquer qu’elle est en train de tuer le prince charmant et elle se débat. Quel connard, il va pas lui foutre la paix celui-là.
Mardi, mercredi, jeudi… Comme à la fin de chaque semaine, je finis par me noyer. Dans un lac de haute montagne, les bulles de champagne me remontent par le nez. Je zig zag dans la neige et le blizzard qui s’avère être une simple machine à fumée. Là c’est sûr, j’ai perdu le chemin de grande randonnée. Un monstre sauvage me demande mon numéro, je pars en courant, bien évidemment. L’ours Cannelle a eu moins de chance, moi, je n’étais pas armée.
T’en penses quoi Mary Poppins ? J’ai plusieurs cordes à mon sac de dame tu sais. Et si c’était vrai ? Que si je rêve de lui 20 minutes par jour, il pensera à moi pour toujours. Que si je lui propose un blind test il ne pourra pas refuser ? Justine, ne fais pas chier, un lundi une fois par semaine, c’est déjà bien assez.

dimanche 9 mars 2008

Gazette de Paris #14

La science du rêve

(http://a-dream-like-this.blogspot.com/2008_02_01_archive.html)


- Hey, petite fille, elle ressemble à quoi ta maison ?
Petite et immense, sans limite vraiment. Deux boîtes. Celle du cauchemar et celle du fantasme. Une dont l’on sort en pleurs, l’autre en sueur, et inversement. Au milieu y’a la vraie vie, rien de très excitant, un réveille qui sonne, obéissant.
La petite fille préfère vivre dans ses rêves, tout imaginer, les questions, les réponses et les baisers. Elle est sûre de vivre les choses très fort. Elle s’appellerait Marianne et tous les autres Pierrot le Fou, elle ne mettrait pas d’eau dans son vin, d’abord parce que c’est dégueulasse, mais surtout parce que c’est une véritable faute de goût. La tolérance, c’est pas son fort.
Son personnage est tragique, hystérique, mélodramatique, pas tellement parce que ça lui fait plaisir, mais parce que c’est le meilleur moyen qu’elle ait trouvé de se sentir vivre. Ni tranquille, ni cool, elle prend un malin plaisir à s’énerver contre elle-même, et les autres accessoirement, vous ne comprendrez pas forcément. Ne pas s’inquiéter, parfois elle n’est pas sur la terre avec toi, et avec un peu de chance, elle ne te parlait même pas. Dans ces cas-là, il faut juste la prendre dans ses bras, la serrer très fort. Avec un peu de chance, elle se rendormira.
Aujourd’hui, dans la réalité, la petite fille prend ses responsabilités. Je vais voter, encore bourrée, je me maintiens dans un état de semi démence. Parce que je connais la gamine, elle sort de ses rêves comme on tombe d’une falaise. Ou certains soirs, elle en glisse tout simplement très violemment du haut d’un escalier pour se réveiller. Dans la réalité, elle aurait pu avoir le coccyx pété, mais dans son cas, elle en perd juste ses chaussures, dans sa tête c’est Cendrillon, et je peux vous dire que les étoiles dansent, c’est une évidence. Pour une fois, la petite fille et moi sommes relativement heureuses d’être contentes qu’aucun don Juan ou autres Zoro ne viennent lui ramasser son soulier.
Plus tard, dans la vraie vie, quand Robin des bois lui propose de l’Aspegic, d’abord elle le trouve hyper terre à terre comme mec, puis finalement elle en prend gentiment. Et oui, secrètement elle se dit que tout le monde n’a pas la chance d’être une princesse.
Lundi matin, son réveille va sonner, elle crois halluciner, mais non, sa tête va bel et bien exploser.

dimanche 2 mars 2008

Gazette de Paris #13

Comment dire non à Mon Chéri

(http://a-dream-like-this.blogspot.com/)

Un. Deux. Trois Mon Chéri. Je pioche inlassablement dans la boîte, avachie sur le canapé. Je les prends les uns après les autres, les déballe sans trop de précaution, sans distinction, petite liqueur et cerise, je goûte à nouveau mais pas de doute, vous êtes vraiment tous identiques. Et c’est la grande différence entre toi et moi, Mon Chéri, entre les filles et le chocolat, tu ne peux pas me partager, me remplacer ou m’interchanger. Sache que ça m’énerve autant que d’attendre au feu rouge, d’être bloqué dans les escalators ou de me prendre les pieds dans les escaliers.
Vous ne voulez pas juste arrêter de piocher dans ce que vous croyez être une énorme boîte de bonbons chocolatés ?
- Hier, j’ai pris moka, mais ce soir, je me taperais bien une petite friandise plus dans le style praliné.
- C’est pratique comme ça si moka n’est pas là, tu peux toujours appeler sa copine pralinée.
Ba ouais, pourquoi pas. Qu’est-ce que l’on risque ? C’est la crise de foie assurée.
Moi, perso, je vais partir à la recherche d’un Mon Chéri édition série limitée. Mais pas cette semaine, j’étais trop fatiguée. Jeudi, j’ai bien essayé de me taper Romain Duris à l’after show de Sébastien Tellier, mais je suis pas sûre, je crois qu’il m’a pas trop regardé… De toute façon Tom m’avait prévenu :
- L’amour, c’est compliqué.
- C’est bien vrai ça mon bon ami, d’ailleurs, si je peux me permettre, y’a plus de saison.
Ce soir-là, chez Jeannette, Bethsabée (mucho) nous explique qu’elle s’est fait larguer par texto : « Tu suces mal, je te quitte ». Ha, enfin une vraie bonne raison de se faire jeter. Et pas encore une de ces excuses qui craignent telles que : je ne t’aime pas.
Du coup vendredi, je me suis dit que les amis y’avait que ça de vrai. Surtout quand ces amis sont des garçons qui m’aiment, qu’un d’entre eux est d’origine arménienne et sait préparer un couscous aux boulettes capable d’éponger la vodka jet. Ceux-là me nourrissent vraiment, ils m’expliquent la règle du trois B au PP, du mec branleur, branché et finalement franchement brancal… Je repars, deux fois plus grosse, mais heureuse.
Le soir même, je suis de nouveau soûle dans une soirée, de nouveau assise sur un canapé. Je suis à côté du cousin tchèque de Petra, il m’explique qu’il baise avec sa kiné, juste avant de me demander quel cadeau offrir à sa femme pour son birthday… Je suis bouche bée. J’ai bien envie de lui dire de lui offrir une bonne paire de ciseau pour qu’elle puisse lui couper les couilles, comme ça pour rigoler. Mais non, je fais juste semblant d’écouter. Pendant ce temps-là. Je regarde mes ongles vernis qui sont en train de s’écailler, mais où je peux encore voir écris chacun de vos noms, je me demande ce qu’il s’est passé, et je me dis en chantant sur Pipiloritti Rist : I don’t wanna fall in love …. With you.
En ce moment, c’est un peu n’importe quoi. Je comble les vides, un livre ouvert à mes côtés, j’écoute Sébastien Tellier et la météo marine, manquerait plus que j’allume la télé. Et puis dans ma tête, ils crient tous plus fort les uns que les autres. Est-ce que l’on peut faire taire ces petites voix. Je voudrais que ce soit simple parfois, aussi simple que l’eau qui coule sur ma soupe Royco instantanée.
Quatre, cinq, six, huit, dix, vingt-six, je finis de me soûler au Mon Chéri. Et demain, c’est certain, j’irai m’acheter des petits cœurs de Belin.